19 février 2008

La vérité sur le livre

Le livre n’a plus été lu.
Les saisons passent - et le livre reste sur la table
et la lumière change - et le livre reste sur la table.

derrière les rideaux
des saisons qui passent
et
d’année en année
les saisons changent de couleur derrière le voile.

Le livre – son encre s’efface
Le livre – à chaque fois qu’on ne le lit pas
Le livre – s’efface
Jusqu’à ne faire que feuilles blanches
Jusqu’à ne faire que feuilles vides
Jusqu’à ce que le livre ne pèse plus rien, du tout, plus rien, les feuilles nues plus légères que l’air.



Un jour
Une main
moins légère que le jour
une main moins légère que le jour
viendra s’y poser
Elle voudra
l’effeuiller
elle voudra
le feuilleter, la main
Elle caressera la couverture
de son doigt lisse
Elle envisagera le voyage
Elle partira en avant dans l’aventure des sentiments et des jeux, la main
Elle caressa la tranche
Elle chatouillera chaque page comme un frôlement de cil, la main
Elle ouvrira le livre, et elle lira.
Les mots seront là, pépiant de leur petite bouche, ils auront accouru vite vite de leurs petits pieds quand ils auront su la nouvelle : la main est là, la main est là, Allume la lumière.




20/01 & 15/02/08, Paris