Jour de soleil
Hôpital du Steinhof, ou plutôt Hôpital Otto Wagner, ou encore Hôpital du Wilhelminenberg, tout à l’ouest, aux confins du quatorzième arrondissement de Vienne, Mitteleuropa. C’est une ville. C’est deux villes. Il y a le sanatorium, et ensuite il y a l’hôpital psychiatrique, sur la route, à rebours.
C’est deux villes. C’est une ville. Qui ne communique pas. Il y a le grillage. Et un monde.
Hôpital du Steinhof, jour de novembre de soleil. Jour de soleil de novembre dans les allées du parc. Les allées s’entrelacent amplement, formant vertes étendues d’herbe et masses de bâtiments clos, qui s’imposent.
Mémoire en quête de densité. Les allées ensoleillées du parc de novembre sont peuplées de pas qui s’éloignent. Les blouses blanches contournent, des véhicules discrets descendent les pentes de goudron. Et encore d’autres pas. Qui ne sont pas d’ici.
Les poteaux indicateurs pointent divers bâtiments. Il y a le Pavillon Ludwig, il y a le Pavillon Leopold, il y a le Pavillon Hermann. Des pavillons et des prénoms masculins. La mémoire pullule aux allées désertées.
Au centre d’un ovale d’herbe dense, plus léger qu’une plume, étincelle de roux, un écureuil jaillit. Il était là avant. Il est l’évidence au cœur de l’espace qu’il envahit. En un éclair il grimpe à la verticale de l’arbre et disparaît dans les ramures.
Tant de pavillons et tous à l’identique : de gros blocs à l’assise rectangulaire, austères mais garnis sur leurs façades de belles grilles en fer forgé ouvragé peint de vert d’eau.
Autant d’affections, autant de pavillons.
Le parc est dédale. Il fait soleil au sanatorium.
Au détour, là, l’air se blottit, presque. Ce presque m’envahit.
décembre 2006, Paris.
C’est deux villes. C’est une ville. Qui ne communique pas. Il y a le grillage. Et un monde.
Hôpital du Steinhof, jour de novembre de soleil. Jour de soleil de novembre dans les allées du parc. Les allées s’entrelacent amplement, formant vertes étendues d’herbe et masses de bâtiments clos, qui s’imposent.
Mémoire en quête de densité. Les allées ensoleillées du parc de novembre sont peuplées de pas qui s’éloignent. Les blouses blanches contournent, des véhicules discrets descendent les pentes de goudron. Et encore d’autres pas. Qui ne sont pas d’ici.
Les poteaux indicateurs pointent divers bâtiments. Il y a le Pavillon Ludwig, il y a le Pavillon Leopold, il y a le Pavillon Hermann. Des pavillons et des prénoms masculins. La mémoire pullule aux allées désertées.
Au centre d’un ovale d’herbe dense, plus léger qu’une plume, étincelle de roux, un écureuil jaillit. Il était là avant. Il est l’évidence au cœur de l’espace qu’il envahit. En un éclair il grimpe à la verticale de l’arbre et disparaît dans les ramures.
Tant de pavillons et tous à l’identique : de gros blocs à l’assise rectangulaire, austères mais garnis sur leurs façades de belles grilles en fer forgé ouvragé peint de vert d’eau.
Autant d’affections, autant de pavillons.
Le parc est dédale. Il fait soleil au sanatorium.
Au détour, là, l’air se blottit, presque. Ce presque m’envahit.
décembre 2006, Paris.